Mise en contexte : Nous sommes en Égypte en l’an -32. Il fait chaud et l’ombre est rare aux pieds des pyramides. Cléopâtre, pour se rafraichir et prendre soin de sa peau décide de prendre un de ses fameux bains de lait*. Alors que la reine d’Égypte se prélasse dans sa baignoire, son chef scientifique, Analysis, s’exclame : œil œil trois vagues oiseau de profil drôle de croix. On pourrait traduire les propos de la reine en français par : Je vois de la moisissure, il me faut un test d’air.

L’analyse : Avec moins de 200 millimètres de précipitation en moyenne annuellement, l’Égypte présente un climat très aride. En guise de comparable, dites-vous que Montréal en reçoit plus de 1 000 millimètres par année ! Mais cela ne veut pas dire que le cher Analysis hallucine pour autant, parce que pour que de la moisissure se développe, il faut que seulement trois éléments soient réunis : un substrat organique, une température adéquate et un tout petit peu d’humidité.

Mais pourquoi suggère-t-il de faire faire un test d’air ? Faire un test d’air si on voit de la moisissure va juste nous confirmer… qu’on voit de la moisissure. De nos jours, les inspecteurs vont mettre de l’avant le test d’air dans trois situations bien spécifiques uniquement.

La première situation est lorsque nous avons des raisons de craindre la présence de moisissure mais que nous n’en voyons pas. C’est possible que quelqu’un entretienne des doutes pour des raisons de santé, si un occupant développe des signes d’allergie ou d’asthme pour aucune autre raison apparente, par exemple. La deuxième situation, c’est après une décontamination et la dernière, c’est lorsqu’un expert technico-légal doit démontrer, en cour devant le juge, qu’il y avait bel et bien présence de moisissure.

Avec un test d’air, on obtient un résultat, rien de plus. Donc si on cherche des solutions pour arrêter la prolifération de moisissure, le test d’air ne sert à rien.  Il faut plutôt faire appel à un expert en bâtiment qui va remonter à la source du problème, en identifier la ou les causes et proposer des solutions durables.

Conclusion : Analysis avait bien beau être un druide top notch à son époque, il aurait des croutes à manger pour faire le poids avec les inspecteurs actuels. Parce que si on voit de la moisissure, pas besoin de faire un test. Il faut plutôt s’assurer de régler la situation pour de bon. M’enfin, aucune raison d’en aviser Cléopâtre maintenant alors gardons le silence. Je dirais même plus Botus et mouche cousue, c’est notre denise !

*Notez bien que les notions historiques de l’inspecteur du mystérieux en ce qui concerne l’Égypte
proviennent presqu’exclusivement des albums d’Astérix. Nous préférons vous en aviser.