Si votre maison a été construite ou rénovée avant les années 90, il est difficile…
Radon : évitez de dormir au gaz
Vous entendez de plus en plus parler de la présence de radon dans nos demeures et des dangers qu’une trop grande exposition à des concentrations élevées de ce gaz radioactif peut occasionner. Ce battage médiatique n’est-il qu’une tempête dans un verre d’eau ou cache-t-il plutôt un danger bien réel qui peut s’infiltrer chez vous à votre insu? Lisez notre chronique et voyez pourquoi Santé Canada considère l’exposition au radon comme étant la seconde cause du cancer du poumon derrière la cigarette.
En France, l’Institut de radioprotection et sûreté nucléaire (IRSN) vient de lancer le programme Radon : changeons d’air, relevons le défi visant à sensibiliser la population et à leur permettre de connaître leur niveau d’exposition. D’une durée prévue de 2 ans, ce programme comprend une première phase de mesure, puis une seconde de remédiation accompagnée d’experts en bâtiment.
Le mois dernier, l’American lung association a fermement pris position sur le sujet en lançant son plan d’action contre le radon : National radon action plan : a strategy for saving lives. Développé conjointement avec l’agence américaine de protection de l’environnement, ce plan propose 4 approches pratiques à l’atténuation du radon et 14 stratégies spécifiques pour y parvenir. Son but ultime est l’éradication des cancers du poumon causés par l’exposition au radon d’ici l’an 2020.
Plus près de nous, dans une maison de Paquetville au Nouveau-Brunswick, une étude de Santé Canada a récemment détecté un taux de 5590 Bq/m3, soit 28 fois le taux jugé acceptable ! Bien entendu, la population locale a immédiatement été informée de la situation et des soirées d’informations sur le sujet ont été organisées pour sensibiliser tous les résidents aux dangers d’une exposition au radon.
Ces trois cas ont récemment fait l’objet d’une couverture médiatique importante et pour cause, car les dangers reliés à une exposition au radon sont bien réels. Mais malgré tout, une large majorité de la population demeure dans l’obscurité lorsqu’il est question de cette problématique. Puisque l’Enquête pancanadienne sur les concentrations de radon dans les habitations réalisée entre 2009 et 2011 par Santé Canada a révélé qu’il n’existe aucune région sans radon au pays, nous nous permettons de jeter un peu de lumière sur le sujet.
Issu de la désintégration naturelle de l’uranium, le radon est un gaz radioactif présent dans la croûte terrestre, particulièrement dans les régions au sous-sol granitique. C’est lorsqu’il se retrouve à l’état gazeux qu’il parvient à faire son chemin au travers du sol pour atteindre la surface. À l’air libre, il se dilue dans l’atmosphère et ne cause aucune inquiétude. La situation est toutefois bien différente lorsqu’il s’infiltre dans un milieu clos où il peut s’accumuler jusqu’à atteindre des concentrations nocives pour la santé.
Puisqu’il est plus lourd que l’air, le radon a la fâcheuse habitude de s’accumuler dans les sous-sols, principalement l’hiver lorsque les fenêtres demeurent fermées et dans les bâtiments moins bien ventilés. La pression atmosphérique des habitations est généralement inférieure à celle du sol environnant, ce qui crée un effet d’aspiration qui pompe le radon du sol à l’intérieur du bâtiment. Il ne suffit que d’une fissure dans les murs de fondation ou dans la dalle de plancher, d’un joint non étanche autour d’un tuyau de branchement ou d’évacuation ou encore d’un drain de plancher ou tout autres conduits pour que le radon s’infiltre. Santé Canada évalue la concentration moyenne dans les sous-sols du pays à 35 Bq/m3 et situe le seuil d’acceptabilité à 200 Bq/m3.
Incolore, inodore et sans saveur, il est impossible de déceler le radon par les sens et la seule méthode reconnue pour en connaître la concentration demeure l’utilisation d’un appareil de mesure. Il est important d’effectuer la mesure chez soi et de ne pas se fier sur les résultats d’un voisin, car les résultats peuvent varier d’une maison à l’autre et même d’une pièce d’une même maison à une autre dépendant d’une panoplie de facteurs (ventilation, état des fondations, conditions atmosphériques, etc.). Santé Canada recommande l’utilisation d’un appareil de mesure longue durée (3-12 mois).
Il existe une grande variété de mesures d’atténuation du radon variant autant en techniques qu’en prix. Mais qu’il s’agisse d’un système de dépressurisation active sous la dalle, de travaux de scellement des principales voies de pénétration (puisard, avaloir de sol, etc.) ou encore de l’installation d’un système de ventilation mécanique à haute efficacité, il importe de faire le choix qui réponde le mieux à votre situation particulière.
Pour un supplément d’information, pour des conseils ou de l’accompagnement pour les mesures d’atténuation, nous vous invitons à vous rendre sur notre page dédiée exclusivement au radon. Vous pourrez également vous y procurer un appareil de mesure en ligne pour seulement 80 $ taxes incluses si vous en faites vous-mêmes l’installation en suivant les indications claires qui l’accompagnent.