Lors d'une chronique précédente (cliquez ici pour lire), nous mettions en garde les jeunes acheteurs…
3 façons de minimiser les dommages reliés à votre chauffe-eau
Tous les matins vous sautez dans la douche. Sans même y penser, vous faites appel à un élément essentiel de notre confort moderne : le chauffe-eau. Souvent négligé par son propriétaire, le chauffe-eau est le principal responsable des dommages reliés à l’eau dans nos demeures. Et vous, pourriez-vous dire l’âge du vôtre ? Connaissez-vous son état ? Savez-vous quand il doit être changé ? Lisez cette chronique de nos experts et apprenez à mieux connaitre et comprendre votre chauffe-eau pour en maximiser sa durée de vie et diminuer les risques.
Au Canada, la consommation d’eau chaude par foyer moyen de 4 personnes est estimée à 300 litres par jour, ce qui entraine des coûts annuels environnants les 400 $. En fait, le chauffe-eau est l’appareil qui consomme le plus d’énergie (19% de l’énergie consommée par le foyer canadien moyen) après le système de chauffage (63%). Bien qu’il soit possible d’utiliser divers moyens pour chauffer l’eau (mazout, gaz naturel ou énergie solaire) au Québec, plus de 9 chauffe-eau résidentiels sur 10 fonctionnent à l’électricité. Quelques facteurs expliquent leur popularité : le faible coût de notre hydroélectricité, leur prix d’achat relativement faible (entre 300 $ et 500 $ et certaines compagnies vous donnent même la possibilité de louer un appareil), leur simplicité d’installation et leur durabilité (une douzaine d’années en moyenne afin d’éviter les problèmes). Mais pour assurer la pérennité de cet appareil et éviter les dommages, il y a quelques points à considérer :
1. l’anode sacrificielle
Le chauffe-eau standard est constitué d’un réservoir cylindrique en acier à l’intérieur duquel une doublure vitrifiée est appliquée afin de ralentir la corrosion. Comme protection supplémentaire contre la rouille, ces chauffe-eau comprennent aussi une anode anticorrosion généralement en magnésium qui, en se décomposant, empêche la corrosion de s’attaquer aux éléments en métal qui sont submergés. Puisque le rôle de cette anode sacrificielle est justement de se désagréger, il est recommandé de la remplacer tous les 5 ans, soit avant qu’elle ne soit entièrement décomposée. L’anode s’insère par le dessus du chauffe-eau et différents modèles permettent une installation facile.
Il existe aussi une anode dite à courant imposé qui peut venir remplacer l’anode sacrificielle de magnésium, mais qui contrairement à elle, ne se désagrège pas. Cette anode génère un courant électrique d’à peine quelques volts qui libère les électrons nécessaires dans l’eau, permettant de protéger la cuve du processus de corrosion. Selon la Société d’Habitation du Québec, l’utilisation d’une telle anode permet d’augmenter considérablement la longévité du chauffe-eau, pouvant même la tripler dans certains cas.
2. Le bac
La régie du bâtiment exige qu’un bac soit installé sous un chauffe-eau lorsque ce dernier repose sur un plancher de bois ou lorsqu’il n’y a pas de drain à proximité. L’objectif de ce bac est d’accumuler l’eau pouvant jaillir de la soupape de sécurité lorsque la pression est trop élevée dans le réservoir. Mais une bonne pratique, même si elle n’est pas obligatoire, est d’installer un bac étanche sous le chauffe-eau, peu importe les circonstances. Ainsi, si le chauffe-eau devait fuir légèrement, l’eau laissera des traces au fond du bac vous permettant d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard. Pour plus de sécurité, on peut relier ce bac à un drain de plancher à proximité qui canalisera l’eau d’une fuite du chauffe-eau directement vers le drain ou encore, installer dans le bac un détecteur de fuite d’eau. Ce dernier sonne l’alarme et provoque automatiquement la fermeture de la valve d’entrée d’eau principale lorsqu’il détecte la présence d’eau dans le bac. Celui-ci peut même être relié au système d’alarme qui protège la maison.
3. La température de l’eau et l’économie d’énergie
En général, le type de chauffe-eau utilisé en milieu résidentiel au Québec possède une capacité de stockage environnant les 180 ou 270 litres d’eau. Deux éléments chauffants – un en haut et l’autre en bas – maintiennent l’eau à une température de 60°C (140°F). Cette température correspond aux réglages par défaut des chauffe-eau à leur sortie de l’usine, ce qui n’est pas un hasard.
Certaines personnes croient que régler la température de l’eau du chauffe-eau plus basse réduira la facture d’électricité. Grave erreur! Maintenir l’eau à une température inférieure à 60°C réduit la quantité d’eau chaude en réserve en plus de favoriser le développement de bactéries dangereuses pouvant causer la maladie du légionnaire. Pour le maintien de la salubrité de l’eau, le Code du bâtiment exige que la température de l’eau ne descende jamais sous les 49°C. À l’inverse, une eau dont la température dépasse 60°C augmente considérablement le risque de brûlure s’il n’y a pas de dispositifs de sécurité, augmente inutilement les pertes de chaleur, favorise l’entartage et accélère la corrosion, ce qui a pour effet de réduire la durée de vie de l’appareil. La température ne devrait donc jamais dépasser 65°C (150°F).
Autre mythe : l’ajout d’une jaquette isolante par-dessus le chauffe-eau. Une recherche effectuée par nos experts a démontré que l’ajout d’une gaine isolante supplémentaire sur le chauffe-eau ne s’avérait pas un choix judicieux. En fait, le peu de perte de chaleur qui se dégage d’un chauffe-eau ne vient que s’ajouter à la chaleur ambiante de nos maisons et ne peut, par conséquent, être considéré comme une perte à proprement parlé. Et l’été, alors que nous climatisons nos demeures ? Et bien le coût déboursé pour acquérir la gaine isolante supplémentaire est de loin supérieur aux dépenses énergétiques nécessaires pour compenser la minime perte de chaleur.
Autrement dit, si vous désirez économiser sur les frais reliés à votre chauffe-eau, il est beaucoup plus rentable d’agir sur vos habitudes de vie que sur l’appareil dont la performance est déjà maximisée. Puisque le coût en énergie est relié directement à l’eau chaude que vous utilisez, réduire votre consommation d’eau chaude aura un impact positif sur votre prochaine facture d’hydroélectricité. Pour ce faire, il suffit de prendre des douches moins longue et moins chaude, de favoriser le cycle de lavage à l’eau froide lorsque vous utilisez la lessiveuse et de ne jamais perdre de vue que chaque petit geste compte.
Inspecter son chauffe-eau
Tout compte fait, la façon la plus certaine de minimiser les dommages lorsqu’il est question de chauffe-eau est de s’assurer que son installation réponde aux indications du fabricant. Pour y parvenir, il faut respecter les nombreuses normes qui s’appliquent (grosseur de fil électrique, type de tuyau et de soupape, la mise à la terre, etc.). Selon les inspecteurs de Legault-Dubois, plus de 60% des installations de chauffe-eau inspectées comportent des défaillances pouvant affecter la durabilité de l’appareil et la sécurité des occupants.
Vous pouvez maintenant tirer parti vous aussi de cette expertise en nous mandatant pour inspecter votre chauffe-eau. Vous aurez ainsi la certification de conformité de votre installation ou, à tout le moindre, une liste des défaillances à faire corriger.