Lorsqu’il est question d’incendie, nous avons beau prendre toutes les précautions possibles, le risque zéro n’existe malheureusement pas. La plupart du temps, c’est une erreur humaine de la part d’un occupant qui est à l’origine du feu et non une défaillance mécanique ou électrique. Peu importe son origine,  si un incendie se déclenche chez un voisin de palier, plusieurs minutes devraient s’écouler avant que vous n’en ressentiez des répercussions chez vous. Ce délai vous donne le temps pour sortir en toute sécurité et permet aux pompiers d’intervenir et de minimiser les dégâts. Toutefois, cela ne peut se produire que si les différentes parois (murs, plancher et plafond) sont étanches au feu et à la fumée. Autrement dit,  elles doivent agir comme de véritables séparations coupe-feu.

Une séparation coupe-feu vise à retarder la propagation d’un incendie entre unités soit sur un même étage soit d’un étage à l’autre. Plus précisément, le Code de construction du Québec exige que tous les logements d’un même immeuble soient séparés les uns des autres par une séparation coupe-feu continue étanche au feu et à la fumée. Plus encore, les parois comprises dans les séparations coupe-feu doivent posséder une résistance au feu d’au moins 45 minutes, voire 1 heure dans certains cas.

Ce délai est jugé suffisant pour permettre l’évacuation sécuritaire de tous les occupants à condition bien entendu que toutes les autres exigences du Code en matière de sécurité incendie (ex. : protection des ouvertures près d’une issue, résistance au feu des éléments porteurs, etc.) soient respectées.

Même le mieux intentionné des entrepreneurs peut voir ses efforts pour respecter ces exigences bafouées par inadvertance. Imaginez la quantité faramineuse de professionnels à défiler sur un chantier de construction pour un immeuble de 16 logements et le nombre d’interventions à en découler : il faut pratiquer une ouverture pour passer les conduits pour la plomberie et la ventilation, il faut faire un autre trou pour glisser les fils électriques d’une unité à l’autre et quoi encore ? Non seulement faut-il s’assurer que tout soit refermé, mais aussi que les bons matériaux sont utilisés pour le faire. Un seul oubli de la part d’un seul intervenant suffit pour que l’intégrité de la séparation coupe-feu soit compromise.

Bien que le désagrément le plus commun en lien avec une séparation coupe-feu inadéquate soit la diffusion d’odeurs (cliquez ici pour lire notre article sur le sujet), il est loin d’être le plus grave. Une séparation coupe-feu non continue ou qui a été scellée inadéquatement ne protègera pas les occupants, car il peut en résulter une propagation rapide d’un incendie et de la fumée. Ces cas sont beaucoup plus rares, mais aussi beaucoup plus désastreux. Bien qu’il soit toujours possible de rectifier la situation même lorsque le bâtiment est habité, il est beaucoup moins ardu et dispendieux pour un entrepreneur de faire effectuer une inspection des séparations coupe-feu avant que les murs soient refermés et d’éviter de devoir recommencer les travaux.